Maria MONTESSORI

Montessori dans le monde

Elle fût la première femme d’Italie à obtenir un diplôme de médecin.

Elle travailla entre 1898 et 1900 avec des enfants handicapés mentaux avant de s’intéresser aux enfants sans handicap et de chercher ce qui entrave leur bon développement.

En 1907, une opportunité s’offre à elle pour appliquer sa méthode d’éducation aux enfants normaux, sans handicap. Cela se passe dans le quartier ouvrier de San Lorenzo, à Rome. C’est la création de la 1ère «Casa dei Bambini» ou maison des enfants.
«Le projet initial était de réunir les enfants des locataires d’un de ces immeubles pour les empêcher d’errer dans les escaliers, de dégrader les murs et de semer le désordre», disait Maria Montessori. Les résultats sont surprenants: en une semaine, les enfants montrent une grande capacité de concentration et de discipline et renouent avec leur envie d’apprendre.
Elle se rendit compte alors que ce dont les enfants avaient besoin était des objets à manipuler, que l’être humain a besoin d’une activité, d’objets réels entre les mains pour cultiver son intelligence et sa personnalité.

Elle fait fabriquer des meubles proportionnés à la taille et à la force des enfants, elle met à la disposition des enfants un matériel pédagogique adapté. Au début, elle propose le matériel pédagogique qu’elle avait conçu pour les enfants handicapés. Puis elle l’adapte en fonction de ses observations et développe de nouvelles activités (le matériel est alors étalonné pour répondre au phénomène de l’attention de l’enfant).
Elle laisse les enfants libre de choisir eux-mêmes les activités qu’ils souhaitent faire, pendant le temps qu’ils désirent. Elle constate alors avec surprise que les tout-petits (dès 3 ans) sont capables de faire preuve d’une concentration et d’une autodiscipline inattendue.

C’est ainsi que naît la pédagogie Montessori : Elle se rend compte que dès lors que l’enfant se trouve
✔ dans un environnement propice ;
✔ avec du matériel adapté ;
✔ accompagné par l’éducateur qui s’adapte à lui et le stimule ⇒L’enfant apprend par lui-même à son rythme.

En 1909, des journalistes viennent du monde entier pour voir ces «nouveaux» enfants et comprendre les raisons d’une telle réussite. Maria Montessori leur précise bien que ce qui permet de tels résultats auprès de ces enfants n’est pas le matériel mais bien plutôt le travail qu’ils effectuent avec lui ! Elle obtient le soutien de tous les grands esprits de l’époque.

Maria Montessori meurt en Hollande le 6 mai 1952, à 82 ans laissant derrière elle un mouvement d’éducation nouvelle.

Les Principes de la Pédagogie

«L’enfant n’est pas un vase que l’on rempli mais une source que l’on laisse jaillir» Maria Montessori.

En 1907, Maria Montessori établit la première Maison des enfants ou Casa dei bambini, terme donné par Maria Montessori au 1er lieu d’accueil des enfants âgés de 3 à 6 ans d’un quartier pauvre de Saint Lorenzo à Rome. Ces enfants étaient alors trop jeunes pour aller à l’école et étaient livrés à eux même pendant la journée.
En leur offrant un environnement adapté à leur taille et à leur morphologie, les enfants prenaient du plaisir à apprendre. Les petits galopins livrés à eux même sont devenus en quelques semaines des modèles de politesse et de courtoisie.
Grâce à ses observations faites à la maison des enfants, Maria Montessori développe sa pédagogie, qu’elle nomme «scientifique» car élaborée à partir de l’observation des enfants, de l’émission d’hypothèses et d’expérimentations pour vérifier la validité de ces hypothèses. C’est une pédagogie qui répond au plus près aux besoins de découverte et d’apprentissage de chaque enfant, dans le respect du rythme de croissance de chacun.

L’observation


L’observation des enfants est la pierre angulaire de la pédagogie Montessori. L’éducateur partira de l’observation de l’enfant pour accompagner celui-ci au mieux dans son développement et lui présenter le matériel correspondant à ses besoins du moment.

Le libre choix


Les enfants choisissent librement l’activité qu’ils souhaitent faire, même si l’orientation de l’éducatrice s’avère parfois nécessaire.
L’enfant laissé libre dans ses choix, dans un environnement ordonné, avec un matériel approprié à son développement, va trouver matière à se centrer sur une activité qui correspond à ses besoins du moment.
Concrètement, l’enfant décide seul de manipuler tel ou tel matériel pédagogique (après qui lui ait été présenté) en fonction de son besoin du moment. Le matériel est donc placé sur des étagères basses, à portée de l’enfant. Une fois le matériel choisi, l’enfant décide de s’installer où bon lui semble : sur une petite table, ou sur un petit tapis. Une fois installé, l’enfant peut manipuler le matériel aussi longtemps qu’il le désire : 1 fois, 2 fois, ou plus, autant de fois qu’il en éprouve le besoin.

Les périodes sensibles


Il s’agit d’un fait intérieur, en relation avec les besoins présents de l’enfant, en relation avec son âge. Maria Montessori s’est rendu compte que l’enfant, laissé libre de son choix, passe par une succession de périodes au cours desquelles il montre une sensibilité particulière à certaines choses, développe plus facilement certaines aptitudes et s’intéresse plus intensément à certains exercices. Ce sont ces sensibilités particulières qui mettent l’enfant en situation de choisir dans l’environnement ce qui est bon pour sa croissance intellectuelle, utile pour son développement. Ces périodes sensibles le guident en le rendant attentif à certaines choses et indifférent à d’autres.

L’esprit absorbant


Outre les deux caractéristiques importantes de sa pédagogie, que sont le libre choix et les périodes sensibles, son double regard de médecin et de psychologue lui a permis de dégager une troisième caractéristique importante : l’esprit absorbant de l’enfant. Il s’agit de l’aptitude à apprendre qui caractérise le petit enfant. L’enfant qui vient au monde a cette capacité «d’ absorber», de s’imprégner de ce qui l’entoure pour s’adapter à son temps et à son environnement, d’acquérir les caractéristiques de sa famille, de son groupe, de son milieu. Comment? Par le simple fait de vivre, l’enfant absorbe le monde qui l’entoure. C’est une éponge!

Le matériel Montessori

La classe ou plus exactement, «l’ambiance», est partagée en 4 aires : la vie pratique, la vie sensorielle, les mathématiques et le langage. A cela peuvent s’ajouter une aire artistique avec la peinture et la musique, une aire botanique avec des plantes à cultiver.

Le matériel de vie pratique

C'est un matériel de la vie courante de l’enfant. Un matériel qu’il retrouve chez lui à la maison et qui lui est familier. C’est un matériel de développement avec lequel l’enfant apprend à prendre soin de son milieu de vie et de sa personne. Ce matériel, ainsi que ses exercices sont sortis de leur contexte pour une meilleure compréhension du mouvement à effectuer. Il comporte l’exactitude dans l’usage des objets, la discipline de l’attention et la perfection finale à laquelle atteignent les mouvements. Il s’agit là d’un véritable travail psychomoteur, mais à cet âge-là, il est motivé par l’élan naturel et passager qu’a l’enfant dans son besoin d’imitation. Les petits enfants n’ont pas tellement envie de jouets, ils ont envie de nos objets à nous, de nous imiter dans nos gestes du quotidien. C'est en cela que les activités de vie pratique tiennent une place importante dans notre école : le corps et le mouvement de l'enfant sont engagés à travers la manipulmation des objets. Toute l'attention de l'enfant est mobilisée, il développe ainsi son intelligence. Il ressort de ses expériences épanoui et fier d'avoir réalisé un travail "comme les grands".

Maria MONTESSORI

Maria MONTESSORI

Le matériel sensoriel

Il est construit sur des données scientifiques presque universelles, indépendant de la culture de l’enfant, à la différence de la vie pratique qui s’imprègne largement du milieu culturel de l’enfant. Il est étalonné pour répondre au phénomène de l’attention de l’enfant. En effet, Maria Montessori a choisi un matériel avec des formes, des couleurs, des modèles, des tailles qui attirent d’avantage les enfants. C’est un matériel qui va permettre à l’enfant de percevoir et d’appréhender la réalité de façon plus exacte et plus précise. En lui présentant le matériel sensoriel, on l’aide à s’adapter dans le monde dans lequel il va évoluer et à faire des choix. Il gagne ainsi en confiance. Il gère ses sensations et organise ses perceptions. Ce raffinement des perceptions sensoriels, lié au raffinement du mouvement et du langage aide au développement de l’intelligence.

Le matériel mathématiques

Le matériel de mathématiques est également un matériel sensoriel. Il s’agit d’un matériel concret pour représenter toutes sortes de représentations mathématiques. L’enfant touche et manipule les éléments qu’il énumère. Il comprend la logique mathématique et le fonctionnement des quatre opérations arithmétiques de base. Cette activité lui procure la satisfaction d’apprendre en découvrant, plutôt qu’en subissant la démonstration. Finalement, il développe une attraction précoce pour le monde des chiffres.

Maria MONTESSORI

Maria MONTESSORI

Le matériel de langage

Le matériel de langage est aussi sensoriel. Pour écrire et lire, l’enfant a besoin de se préparer mentalement, physiquement et spirituellement. Il s’agit là de préparations indirectes, que l’enfant va avoir durant une longue période avant de tenir l’instrument d’écriture entre les mains. Cela se fait via les exercices de vie pratiques d’abord, qui lui apportent confiance en soi, et développent sa coordination oculo-motrice. Via également les exercices sensoriels qui lui font travailler la légèreté et la souplesse de la main nécessaire à ce travail d’écriture. Ainsi, lorsque viendra le moment d’écriture, que seul l’enfant connaît, sa main et son poignet seront déjà prêts. L’enfant ne fournira aucun effort laborieux. De la même manière, la préparation de la lecture se fera en amont par des préparations indirectes. Lorsque l’enfant sera prêt à lire, le déclenchement se fera de façon naturelle en s’aidant de quelques matériels Montessori. L’enfant se mettra à écrire, lire ou compter en suivant son rythme naturel, tout comme il s’est mis à marcher seul la première fois.